07/03/2010

L'AMIBE HUMAINE



L'AMIBE HUMAINE


Imaculada Conceição (06/11/2000)


Quand j’étais petite, puisque j’aimais autant les images que les mots, je m’amusais en composant des bandes dessinées (qui ont été toutes perdues car, comme ma mère aimait toujours répéter, "les pauvres n’ont pas de passé": où va-t-on garder les souvenirs?), et en écrivant des petites lettres à Dieu, que j'étais derrière la Cène.

Ataché par une ficelle au mur de la cuisine, le tableau avait une inclination d'environ 45 degrée... et personne ne le nettoyait guère.... C’était là alors un très bon lieu pour cacher des secrèts ( - des mots qu’on offre à Dieu ne doivent être lus que par Lui ). Et je plissais et plissais plusieurs fois les morceaux de papiers pour qu’ils deviennent minuscules, presqu’invisibles. Une invisibilité qui n’a pas marché trop longtemps.


Un jour, la quantité de mots cachés était si effroyable que ma mère les découvrit; tous tombés au sol au côté da la Cène, qui n’a pas supportée leur poid. Les plus anciens étaient exécrablement salis par les saletés des cafards, qui y ont commis cet immonde sacrilège sans le savoir. Ma mère me gronda par le dégoûtante scène que j’avais causée juste à l’heure sacrée du repas; et je lui promis un autre destin à mes lettres. Ansi, je les enterrai dans un trou parmi les fleurs du jardin. C’était-là désormais la maison de mes mots. Très vite, les vers de terre et la pluie du ciel les ont probablement mangé. Mais cela avait peu d’importance pour moi. Dieu est propablement encore plus rapide.

Le but de ces mots n’était pas me perfectionner au métier de lettres, ce n’était qu’un moyen. Un moyen de prier Dieu. De le prier pour le salut des humains. Non, je n’étais pas un enfant anormal, je vous assure. C’est vrai que tous les fous disent la même chose... mais... Ce que je peu dire en ma faveur, c’est que moi, comme toutes fillettes de mon âge, j’amais jouer avec mes poupées et aussi partager des jouets avec les gosses du voisinage. Mais peut-être parce que j'ai été élevée dans une famille religieuse, j’ai acquis des étranges pensées pour un enfant...


Vers l’âge de dix ans, par exemple, je fus prise par une peur maladive de la fin du monde, qui a durée juste un an (je m’en suis guéri en lisant une phrase que ma soeur afficha au miroir: "La peur est la foi au Mal, ce qu’on craint n’arrivera peut-être jamais"). C’était ma première crainte de la mort. Pas de ma mort proprement, ou de mes parents (que tous les enfants craignent de perdre), mais de la Mort. La mort qui, un beau jour, exterminerait tous les humains de la superficie de la Terre. Cette pensée était insupportable pour moi, pour ma petite tête d’enfant. Il me saisissait d’effroi simplement imaginer cela. Ce n’était pas ma première expérience (réelle) de la mort, qui m’arriva bien des années en avant - et qui est toujours personnelle, intime - , mais c’était ma première crainte de la mort (la Fin totale, absolue).


Tout commença comme finit: à cause de mots et des images…


Tout a comencé lorsque mon père m’a montrée un livre religieux pleine de figures sur les cataclysmes de la fin du monde. Jadis, le déluge. Demain, le feu! C’était des images horribles! La scène du déluge était pleine d’hommes désespéres, de vieillards fragils, de femmes affolées avec leurs petits à qui elles essayaient en vain de protéger; de gens qui se contorsionnaient de douleurs en se plongeant, se noyant dans les hautes vagues de la mer diluvienne; pendant qu’au fond, tout tranquille, allait le bateau de Noé et les élus de Dieu.

L’avenir couvert par le feu, n’était pas une image plus aimable que celle-là. Des gens tourmentés, déformés, brûlés, en criant au secours; un secours qui ne venerait de nulle part puisque tout était déjà écrit et décidé depuis le commencement des âges. Dès lors, je n’eus plus de paix dans mon coeur, je voyais des signes de la Fin partout.


Ce qui m’était le plus difficile à comprendre, c’était le fonctionnement de la conscience des choisis (les élus, les sauvés). Comment c’était possible SURvivre en sachant que le rest de l’humanité était en train d’être exterminer? Je n’en pouvais rien comppendre. Mais c’est qu’à l’époque, j’ignorais que cette attitude humaine n’avait rien de surprenante, ni d’anormale. C’est même la plus raisonnable en des certaines situations, voire la plus désirée. Or, quand il n’y a plus rien à faire, une action quelconque ne serait qu’une preuve de sotise, un héroïsme inutile, comme on-dit avec toute tranquillité de conscience, surtout si c’est nous les élus pour être sauvés.


Un jour, un peu plus tard, j’appris cette cruelle vérité de la vie en lisant un article sur les usines et armes nucléaires: un haut fonctionnaire responsable par des abris anti-nucléaire racontait comme il s’est étonné avec les comportements des choisis, y compris lui-même, lorsque sonna l’alarme d’un possible problème qui contaminerait toute la cité où ils travaillaient et habitaient avec leurs familles: personne ne s’est préocupé aux siens, personne ne dit qui préférait la mort qu’abandonner les siens au holocauste qui pourrait s’en suivre; ils se sont tous fermés dans le “trou”, en attendant... On ne peut pas s’empêcher de démander: s’ils n’étaient pas capables de penser ni mêmes à leurs plus proches, pourquoi alors ils penseraient aux autres, aux inconnus? Pourquoi auraient-ils de soucis pour l’autrui et l’envisageraient comme leur "prochain", si même leurs plus proches furent laissés à côté?


Mais, le plus affreux de cette attitude, c’est qu’il ne s’agissait pas d’une inévitable catastrophe naturelle, mais, au contraire, causée par eux-même! Où se trouvait la conscience de leur responsabilité? Dans un bateau, le capitaine ne doit être que le dernier à l’abandonner? On peut toujours les pardonner en disant que leurs attitudes n’était que le désespoir de la fin: quand on ne pense à rien ni à personne, et on ne veut que sauver sa peau! Et qui pourra les jeter la première pierre? Qui peut savoir a priori qui ne fera pas la même chose dans une situation pareille? C’est honteux, mais c’est comme nous sommes tous devant la mort: lâches et peureux. En un mot: faibles! Et s’il nous arrive d’y être courageux, ce n’est que par hasard, par un sot accident du destin; ou dû à un quelconque heroïsme inutile (où on finira pour rien, comme on-dit). On peut se faire préparer, mais quand l’heure dernière arrivera, qui pourra savoir quelles seront nos attitudes?

Or, si on reste encore vivant et pas brûlé ou déformé par le feu d’holocauste, on peut toujours les pardonner (c’est juste, car nous sommes tous aussi faibles qu’eux), mais, ainsi, on oubli leurs responsabilités et leurs devoirs. Pourquoi se croyaient-ils les seuls dignes d’être sauvés? Quel droit avaient-ils de détruire l’humanité (ou que soit seulement une partie) et d’encore y survivre? Dans cette “atomique” histoire de l’article, comme en beaucoup d’autres événements qu’on témoigne aujourd’hui, le(s) capitaine(s) avait honteusement abandonné le bateau avant tout le monde. Aux autres, l’enfer! Si c’est à moi le Ciel, quel problème? C’est comme ça qu’on vit sur la Terre. Quel destin! La dignité, notre dignité, la dignité d’autrui... Ah, ce mot, ce mot! Ce ne devrait pas être qu’un mot, seul un mot; cela devrait être une réalité. Mais, ou la peur ou l’egoïsme ou l’ambition sourmontent toujours la dignité – sans compter la méchanceté gratuite et folle! Et ainsi, même si on croit en Dieu, on agit et vit comme s’il n’était pas là. Et à dépit de notre prétendue origine sainte (c’est-à-dire: l’homme entant qu’être moral), on vit comme si on ne fût que des microbes à envahir un corps, et sans penser que ce corps ira un jour mourir et on restera sans maison et sans norriture. On ne réflechit non plus sur la fin de nos compagnos de vie. Il ne faut que manger ce corps jusqu’au bout. Après, si nous y sommes les derniers habitants, nous pouvons toujours essayer de rencontrer d’autres corps pour y faire notre demeure: nous, les sauvés, les choisis, les élus; nous, les survivants de la putréfaction du corps. Où est Dieu dans cette pensée?

S’il y a une guerre, il y a des abris, mais pas pour tous. Qui seront les élus? Si on tombe malade, il y a des remèdes et de haute téchnologie, ultre-sofistiquée, mais pas pour tous. Qui seront les élus? S’il manque de l’argent, de norriture, de l’eau, de l’air, ou de n’importe quoi, il y aura toujours de resèrves dans quelque part, mais pas pour tous. Qui seront les exclus, les banis, les expatriés de la vie? Il ne faut que sauver un nom: le choisi. Et cet élu, c’est toujours “moi”! Et le “moi”, c’est légion...

Où est Dieu dans cette pensée? Selon quelle loi on choisit ceux qui seront élus? Selon celle de la vanité, de la prétension, de l’egoïsme humaine? Selon une loi naturelle que nous égale aux bêtes? Où est l’homme dans la pensée de Dieu? Où l’homme s’y est mis?

Quand j’étais petite et écrivais de mots à Dieu, parfois je pensais, un peu désolée, que Dieu ne ferait pour nous plus qu’il fait par une amibe (- je connaissais la vie des amibes à cause de l’un de mes frères qui, dues à elles, avait toujours de mal au ventre et aux intestins: il y a des remèdes pour exterminer ces invisibles vermines, mais elles sont trop resistantes; et celles - les ‘élues’? - , qui sont jétées au milieu de la merde en dehors du corps, cherchent intelligentement d’autres corps pour envahir et y continuer leur empire). Pourquoi Dieu aurait des motifs pour nous aimer plus qu’elles? Quand même je priais Dieu. Je n’étais qu’un enfant et je croyais à l’improbable, à l’impossible. Puis, il me semblait y rester une espoir: car, si elles sont, elles aussi, les amibes, les enfants de Dieu... seul nous, les humains, sommes les frères du Christ!

NOTAS:
(1) IMAGENS: Obras de Bill Viola; Santa Ceia de "Da Vinci" (em chocolate) de Vik Muniz ; - etc. (i.e., imagens capturadas na net).
(2) Agora (05/04/10) é que me dei conta que escrevi estas notas (acima) em português! Bem... Já que comecei assim... vou continuar assim... Hoje, entrei nesta postagem para iniciar (mas devo continuar outro dia...) umas correções feitas por um amigo francês que conheci aqui na net, Laurent Marenghi, e a quem devo muitos e muitos agradecimentos pelo cuidado em ler todo este texto e generosamente apontar suas incorreções! :)

2 commentaires:

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